Place de Besançon, sud-ouest de la ville, 1888-1890. 491 m/alt. Nous avons là rien de moins que l'ouvrage le plus moderne de toute la place. Barrant une crête de part en part, l'essentiel de ses locaux sont souterrains et parfois en béton. En surface il n'y avait pratiquement que 3 plates-formes d'artillerie, un parapet d’infanterie et deux débouchés d’escaliers joignant les dessous. L’entrée, en fond de fossé, est bétonnée et son porche abritait un pont roulant à effacement latéral. Le casernement, intégralement sous terre et disposé tel un abri caverne (cinq chambrées séparées par des piédroits aussi larges que les chambrées elles-mêmes), était totalement doublé de cloisons de briques, partiellement effondrées aujourd’hui (10/2006). L’ouvrage possède deux casemates à tir direct donnant vers l'est et leurs embrasures débouchent sur un à-pic. Deux autres donnent vers l'ouest et leurs embrasures sont protégées par un fossé diamant. Ces embrasures sont modelées de façon à pouvoir pratiquer également un tir indirect, sous un angle prononcé. Cela étant, les affûts le permettaient-ils ? Le magasin à poudre est réduit à sa plus simple expression, un local dépourvu de tout créneau à lampe ainsi que de dispositif d’aération. Deux caponnières, bétonnées, assuraient le flanquement des deux fossés perpendiculaires à la crête. Pugey préfigure en quelque sorte les ouvrages à venir. Ses seules parties apparentes sont en béton, le casernement ne possède pas la moindre fenêtre, son artillerie est placée sous casemate – ce qui suscita débats – son relief est minimal… Malheureusement, nous n’avons pu déterminer avec certitude cet armement sous casemates. Initialement, on évoque des pièces de 12 en bronze sur affûts de casemate de Reffye. Ces pièces anciennes auront probablement été remplacées par d’autres, mais nous ignorons de quels types, modèle et calibre. En 1902, des essais de tir avec des 155 courts ne donnèrent pas satisfaction. Hélas, ce spécimen unique ne semble pas avoir attiré l'attention des responsables et se dégrade rapidement. Ses fossés se comblent, son entrée est obstruée et un chemin traverse désormais les dessus. Élément le plus méridional de la place, il était jusqu’il y a peu (01/2012) totalement à l’abandon. Depuis, la municipalité et l’association de valorisation des fortifications du Grand Besançon (AVALFORT) l’on sécurisé, fermé pour éviter détritus et autres vestiges de diverses pratiques, partiellement nettoyé et l’ouvrent au public sur demande.