Plesnoy (batterie annexe 4 du fort de)[p208][47.902564 N, 5.501644 E]

Place de Langres, nord-est de la ville, prévue dès 1877. 445 m/alt. Dénommée batterie Dupré. D’emblée précisons avoir trouvé au sein de la bibliographie 1884 comme date de construction. Cependant cette batterie étant reprise sur la fiche technique du Génie établie le 21 janvier 1880, le doute est permis et c’est pourquoi nous mentionnons 1877, même si la probabilité que cette fiche fasse état d’un projet n’est pas à écarter. En effet, rien n’est simple et au cours de nos recherches, nous avons découvert que les travaux d’exécution de la batterie 3 furent reportés par une décision ministérielle de 1879. Conséquemment l’auteur ayant mentionné 1884 avait donc probablement des raisons de le faire, mais nos propres données, peut-être lacunaires, ne nous autorisent pas à entériner son écrit. Cette précision faite, nous avons là une très intéressante batterie cumulant plusieurs singularités. En forme de pentagone irrégulier, elle est cernée d’un fossé aux escarpe et contrescarpe revêtues. La gorge comprend en son centre une courtine au milieu de laquelle s’ouvre le porche d’entrée à la voûte en plein cintre. Le seuil de ce porche se situe au niveau du fond du fossé. L’accès depuis les glacis au fond du fossé ne se trouve pas dans l’axe de l’entrée d’escarpe comme on pourrait s’y attendre, mais au saillant V. La raison de ce décalage réside dans le fait que le fossé du front IV-V sert de chemin couvert pour aller desservir la batterie annexe 4 bis (ou batterie avancée) située quelques centaines de mètres en avant. La défense de ce front était assurée par un petit aileron, voire un petit bastionnet ce qui, au vu de ce que les vestiges laissent deviner, est tout sauf un pléonasme. La contrescarpe s’écarte d’ailleurs à hauteur de cet organe de défense avant de s’ouvrir avec un portail sur une rampe ascendante permettant de continuer jusqu’à la batterie 4 bis. Cette dernière n’est constituée que d’une seule traverse-abri pourvue d’un unique bras, sur sa gauche, lequel donne sur une plate-forme d’artillerie ou pouvaient s’aligner au moins trois ou quatre pièces. Ouverte à la gorge, elle n’a aucun fossé. Revenons à la batterie 4 et à sa courtine sur laquelle donnent quatre grandes chambrées d’une capacité cumulée de 100 hommes. Les coffres de cette courtine sont très hauts de plafond et dans celui de gauche on trouve le puits d’eau potable. L’escarpe demi détachée peut-être gagnée depuis d’étroits escaliers à proximité de ces coffres. La capitale est constituée d’une longue galerie en pente ascendante laquelle, en arrière du saillant III, donne dans un passage enraciné. Ce dernier franchi, on n’accède nullement à une traverse d’artillerie, mais bien à une gaine étroite dont le sol descend jusqu’à un mur de masque à la droite duquel s’ouvre une bonnette d’infanterie. En avant de cette bonnette, on peut encore deviner les vestiges du bastionnet à deux directions de flanquement greffé sur le saillant III. Les deux seules traverses-abris de la batterie se situent dans l’axe des saillants II et IV. Le bastionnet du saillant II coiffant l’escarpe, il ne peut être gagné qu’en longeant le chemin (à peine) couvert de l’escarpe demi-détachée. Notons que le sommet des terres coiffant la contrescarpe commandent outrageusement cette escarpe ce qui en rend l’occupation aléatoire d’autant plus qu’au lieu d’un mur crénelé, il ne s’agit que d’un simple mur à bahut. Le bastionnet ou aileron (selon qu’il fut couvert ou non) du saillant IV se situant au niveau du fond du fossé devait quant à lui être joint par une gaine couverte. Cette gaine prend naissance au fond de la traverse-abri correspondante. Pour ce qui était de l’armement, la fiche technique du Génie mentionne treize canons et deux mortiers, ce qui doit inclure aussi la batterie 4 bis et nous semble malgré tout un total plutôt élevé. Aucun magasin à poudre n’a été construit, les charges et munitions devant être abritées dans les traverses-abris. Aujourd’hui (10/2007) les organes de défense des fossés sont très dégradés pour ne pas écrire, au moins pour le saillant IV, presque éradiqués. Le reste des maçonneries, hormis d’inévitables soufflures ici et là, a encore fière allure. Les batteries 4 et 4 bis sont des propriétés privées.

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Plesnoy (batterie annexe 4 bis du fort de) ▼