Robert (position du fort)[r49][48.337761 N, 4.553882 W]

Place de Brest, presqu'île de Roscanvel. Étagée depuis le niveau de la mer jusqu'au sommet de la côte, à environ 70 mètres d'altitude, la position de l'ancien fort Robert est un exemple de réutilisation d'une vieille position d'artillerie. Le sommet est occupé par un arc de cercle alternant plates-formes d'artillerie et traverses creuses ou pleines, le tout datant de 1888. Quatre canons M de 32 c modèle 1870-84 sur affûts M mle 1888 P.C. (encore repris aux états d'armement de 1900 et 1914) armaient les lieux et, 2 x 2 emplacements pour canons de 100 mm auraient prolongé les infrastructures de part et d'autre de la batterie, mais il est probable qu'ils n'aient jamais reçu leur armement. La végétation nous a empêché de le vérifier. Il semble toutefois qu'il ne s'agisse que d'un projet, datant de 1888, selon lequel on envisagea d'installer sur le plateau une batterie de 6 x 100 mm, mais les crédits eurent raison de cette intention. Bien entendu les postes de télémétrie et de commandement sont aussi présents ; celui le plus en vue date cependant de l'Entre-deux-guerres tandis que le PC de groupe est situé au-dessus du magasin sous roc. Le poste de télémétrie d'avant 1914 se situe entre la batterie haute et le casernement et il est bon de relever qu'un autre poste télémétrique, à droite du chemin menant à la batterie basse est assez intriguant. S'agit-il de celui de la batterie du Stiff ? Un magasin sous roc, creusé vers 1889, avec entrée et tête de monte-charge protégées par un dôme de béton est bien à l'abri dans un étroit défilé creusé dans le roc à cette fin. Après une descente de 35 marches, on arrive dans un sas donnant sur une pièce de stockage de 10 m sur 4 m d'où part, perpendiculairement, un égout visitable (à quatre pattes). Au delà de la grande salle se trouve un second sas dans le prolongement duquel on trouve le pied du monte-charge. Petite originalité, après ce monte-charge, un local, d'à peine 6 m², devait servir pour entreposer les artifices. Son entrée est surmontée d'un créneau à lampe évasé, côté local, sur deux mètres de largeur et un bon mètre de hauteur. Un étroit sentier partant des devants de la batterie haute mène, trente mètres plus bas, à 28 m/alt, sur une vaste plate-forme occupée par le casernement qui fut construit en 1851. Vaste quadrilatère de 30 m de longueur et 9 de largeur, il s'appuie au rocher par quatre arcs-boutants. Un petit fossé flanqué latéralement en protège l'entrée, entrée disposant d'un pont-levis qui, une fois relevé, était lui-même défendu par deux créneaux dans le plafond du porche. La longue et imposante façade était, elle, protégée par un créneau d'un…lieu d'aisance. Considérablement délabré, l'accès au premier étage est plus que périlleux. C'est regrettable car des dessins muraux s'y dégradent année après année. Un œil perspicace pourra y repérer un croquis de soldat. La plate-forme, elle, remonte à 1697 et fut aménagée, tout comme une seconde en contrebas, suite aux directives de Vauban. Depuis l'extrémité ouest de la plate-forme, il faut emprunter un étroit sentier qui mène à deux très belles casemates pour projecteur (1891, modifiées ultérieurement). Chacune d'elles possède une entrée en puits protégée par d'épais murs de béton avec un parement de pierres. Les projecteurs étant montés sur rails, une plaque tournante en permettait le retrait dans un petit renfoncement latéral, bien à l'abri d'éventuels coups. La casemate ouest possède encore une de ses portes. En 1895, sont signalés ici un projecteur de 90 cm (casemate Est - feu chercheur) et un second de 60 cm (casemate Ouest -feu de tir). Il nous faudra remonter sur la plate-forme du casernement et rechercher les sous-sellettes d'affûts de la batterie de 4 x 47 mm à tir rapide pour discerner une coulée dans les prunelliers, ronces et ajoncs, coulée qui, seule, donne accès à la batterie de rupture en contrebas. La batterie de 4 x 47 mm T.R. sera installée après 1882. Ses 4 canons du modèle M de 47 mm modèle 1885 T.R. sur affûts M modèle 1885 à crinoline sont repris aux états d'armement de 1900 et 1914. Depuis une terrasse occupée aussi par une ancienne batterie, trois volées d'escaliers, totalisant un peu plus de 70 marches conduisent à cette batterie qui est agencée selon le même schéma que les autres du même type à Brest. Tout d'abord un sas avec le magasin à poudre (en très bon état) ; et ensuite les deux caves à canon reliées transversalement sur leurs arrières par un vaste local. L'embrasure ouest est intacte, tandis que celle de l'est a été un peu dégagée pour que l'on puisse sortir les canons. Cette batterie fut creusée en 1888 et ses 2 canons M de 32 c modèle 1870-84 sur affûts M mle 1888 sont encore repris aux états d'armement de 1900 et 1914. Après avoir regagné la plate-forme principale, ne manquez pas d'aller voir l'usine électrique (1889-1890) pour l'alimentation des projecteurs. Le poste de commande des projecteurs existe toujours sur la falaise, au-dessus des projecteurs.