Place de Reims, est-nord-est de la ville, 1875-1878. 173 m/alt. 377 hommes et 31 pièces. Dénommé fort Loewendal. Pentagone irrégulier dont le casernement à deux niveaux (rez-de-chaussée et sous-sol) forme saillie dans le fossé de gorge. La défense de cette gorge s'effectue dès lors par deux locaux de flanquement séparés outre par une douzaine de chambrées, par le couloir en capitale. Le reste des fossés était défendu par deux ailerons (saillants II et IV) ainsi que par une caponnière double (saillant III). Treize traverses jalonnent la rue du rempart soit trois en arrière du front I-II, six pour le front II-III, une servant de gaine vers la caponnière du saillant III et trois pour le front III-IV. Une quatorzième sert également de gaine d’accès au saillant III. Une galerie enveloppe permettait de joindre en sous-sol les traverses 7 à 13 en arrière du saillant III. Á peu près au centre du fort, se trouve le magasin à poudre d’une contenance de 85.000 kg. Le fort possédait en outre un four à pain de 350 rations et un puits débitant 6 m³/jour. Deux cours se partagent l’espace entre les fronts latéraux et le massif du magasin à poudre. Dans celle de droite, un plan des dessus semble y indiquer deux casemates à tir indirect ; en revanche la fiche technique du Génie mentionne que l’armement du fort ne comprend aucune pièce pour le tir indirect. Dès lors que penser ? De ces deux casemates, il n’en reste qu’une seule de lisible sur le terrain. Elle n’a pas de mur de genouillère mais le resserrement de son entrée –ou embrasure- plaide néanmoins pour l’attribution à ce local de la fonction supposée. Witry a subi des dégâts dus aux bombardements de la première guerre, mais il semble bien que la grande majorité de ses destructions soit due à la récupération des pierres par la population comme c’est le cas pour bien des ouvrages à Reims. Aujourd’hui (08/2007), du bâtiment d’entrée, il ne reste que quelques mètres de naissance de voûte du couloir de circulation au rez-de-chaussée à l’arrière des chambrées. L’entrée virtuelle du fort se situe maintenant au premier carrefour de galeries occupant la capitale au-delà du casernement disparu. Un porche à la voûte en plein cintre et à la devanture arrachée indique désormais que l’on pénètre dans un ouvrage militaire ; en réalité, son épicentre n’est déjà plus très loin. Le local du puits existe toujours mais modifié, consolidé et sécurisé par l’actuel propriétaire. Du massif central avec sa série de magasins, il ne reste que le magasin à poudre lequel n’a plus ses cloisons ni du sas d’entrée, ni de la chambre aux lampes. Un ersatz de galerie menant au front de tête montre encore une belle rotonde. Les caponnières ont été rasées au niveau de l’escarpe. Les traverses en arrière du front II-III ne sont plus que masses informes. Une de celles du front III-IV demeure, mais sans façade. La gaine d’accès à l’aileron du saillant IV prend naissance dans un passage couvert proche du saillant V, passe sous la traverse enracinée du saillant IV avant d’aller déboucher dans…le fossé, puisque l’aileron a disparu. Les deux cours sont situées plusieurs mètres en contrebas de la rue du rempart. Le 19 septembre 1901, lors des Grandes Manœuvres de l’Est, le Tsar Nicolas II déjeuna ici. L’actuel propriétaire a construit sa maison à la droite de ce qui fut le casernement, le fort est donc une propriété privée et ne se visite pas.