Reims (place de)[r28][49.258329 N, 4.031696 E]

Dépt 51 (Marne) Plusieurs projets ont existé jadis pour fortifier Reims, tel celui de 1845 qui prévoyait une citadelle pentagonale et bastionnée accolée aux faubourgs ouest, reliée à une enceinte qui eût été devancée au nord-ouest par une couronne dite "de Cérès" et au sud-ouest par une autre dite "de la Housse". Rien de tout cela ne fut réalisé, Reims dut attendre le dernier quart du XIXème siècle avant d’être protégée. Sa position géographique en fit d’emblée une place de seconde ligne qui, adossée à la montagne de Reims, laissa libre une vaste trouée au sud-ouest. Bien que des projets eussent existé pour clore la ceinture de forts, le 5 novembre 1888, le Conseil supérieur de la Guerre jugera définitivement que cette fermeture n’est pas nécessaire. Il faut dire que les reliefs en arrière de la ligne des forts furent considérés comme suffisamment dissuasifs. D’autre part, les projets, dont certains englobaient Épernay dans la constitution d’un réduit champenois, se révélaient plutôt coûteux. La place comprendra donc sept forts, trois batteries, un réduit, une vigie et seulement deux magasins sous roc. Le tout pour 3.769 hommes et 245 canons. En 1914, elle est presque abandonnée et on n'y a laissé, à toutes fins utiles, que 3.000 hommes et 62 canons approvisionnés à 300 coups/pièce. Les magasins centraux se trouvaient dans le parc d’artillerie du quartier de Neufchâtel, lequel a été rasé dans les années 1955/1960 pour céder le terrain à des logements sociaux. Aujourd’hui, la place de Reims présente de curieux paradoxes. C’est ainsi qu’à quelques kilomètres de distance, on trouve le fort de La Pompelle extrêmement dégradé par les combats, alors que le fort de Montbré apparaît intact. La même situation se présente à l’ouest avec le fort de Saint-Thierry et le réduit de Chenay. Entre ces deux extrêmes, tous les ouvrages sont restés du côté allemand de la ligne de front. Nogent-l’Abbesse fut aménagé et des galeries profondes creusées. Plus en retrait, Witry et Fresnes ont paradoxalement surtout souffert, tout comme la vigie et la batterie de Berru, de la récupération des pierres par la population pour la reconstruction de la ville après 1918. Les façades du fort de Brimont connurent le même sort, mais le bâtiment d’entrée et une partie des façades de la caserne de Nogent-l’Abbesse ont, eux, été démontés lors de l’aménagement du dépôt de munitions de la base aérienne 112 entre 1937 et 1939. Les batteries du Cran de Brimont et de Loivre ont quant à elles été presque totalement rayées de la carte, tout comme le fort de Fresnes d’ailleurs. Il est malaisé de visiter les forts de Reims dans la mesure où chaque site a un propriétaire différent et qu’aucun sinon les trois sites pratiquement éradiqués, n’est libre d’accès.