Place de Lorient, 8 km au sud-ouest de la ville. 23 m/alt. Ancienne batterie réorganisée en véritable fort de 1878 à 1881. De forme vaguement triangulaire, il possède trois caponnières doubles avec un étage constituant le prolongement de l’escarpe demi-détachée, et un étage inférieur, casematé, pour feux de mousqueterie. La gorge possède une petite courtine et la maison du gardien de batterie est restaurée, servant de logement au gardien du camping militaire. Cinq cuves pour canons de 24 c et 2 canons à balles. En fonction des variations des états de l'armement, 3 mortiers de 30 c y furent également installés. La façade du casernement est maintenant complètement coiffée d’un vaste hangar. Un fronton laisse encore discerner la mention « Le Talud », mais les chronogrammes sont, eux, illisibles. Le couloir arrière du casernement ne fait que 60 cm de largeur et est relié par deux étroits corridors à deux puits verticaux débouchant probablement dans des traverses du cavalier. Trois chambrées occupent le centre avec un magasin à chaque extrémité du bâtiment dont les côtés possèdent des murs d’aile jouxtés d’escaliers menant sur le toit du casernement. La poudrière du fort, en très bon état, est implantée sous une traverse-abri enracinée. Ce magasin à poudre, de peu de dimensions, se termine en cul-de-four. Le seul créneau à lampe se situe au-dessus de la porte d’entrée, qui a un encadrement où il n’y a de trace que pour un seul pêne de serrure au lieu de trois. Un magasin sous roc (1893) dans un état de conservation exceptionnel, avec des tôles lisses (allemandes ?) en acier inoxydable, dissimulant toutes les voûtes. Un petit wagonnet est encore là, soudé par la rouille à ses rails. Le fort croisait ses feux avec la batterie du Méné sur l'île de Groix. Une petite batterie contemporaine et annexe, dite « du Vieux Fort », se situe à 100 m au SSE. Est-ce là qu’en 1905 on renseigne quatre canons de 95 mm ? Le site a été fortement remanié par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale et est aujourd'hui occupé par un camping. Coiffant le fort, la coupole blindée allemande, pour télémètre, est un des grands classiques des amateurs du genre. L'orthographe de plus en plus usitée est « Talut ». Nous avons aussi trouvé « Talus » mais un panneau indicateur proche y allait (06/2003), lui, d’un franc « Talu » ! Une seconde visite, en avril 2012, nous permet d’ajouter ceci : le camping est totalement vidé de ses caravanes et les lieux, bien que maintenus propres sont manifestement à l’abandon. Le hangar devant le casernement n’existe plus ce qui restitue l’originalité des lieux. Le bras droit de la coupole du télémètre a été ressoudé, bien en place. Toutes les portes sont fermées dont celle d’accès au magasin sous roc. Dans la cour centrale, sur la droite, un bâtiment pour latrines, avec six ouvertures sur l’arrière pour retirer les tinettes avait échappé à nos investigations premières. Le site est clôturé mais en en faisant le tour, on trouvera plusieurs bornes cadastrales frappées de l’ancre de la Marine. Quel sera donc l’avenir de ce bel ouvrage porteur qui plus est de cuirassements uniques en France ?