Place de Brest, presqu'île de Crozon. À l'extrême ouest de la presqu'île, la pointe du Toulinguet est un éperon qui fut barré par un rempart, percé de meurtrières, aux environs de 1884-1885. Un document daté du 26 janvier 1911 précise qu'en cas de mobilisation, on armerait le front de terre de 2 x 90 c. Ce rempart comporte une petite courtine du centre de laquelle ressort une tour modèle 1811 n° 3, pour 18 hommes, construite en 1813. En 1883-1884, au-delà de cette tour, on aménage des plates-formes d'artillerie pour deux batteries de 4 canons G de 19 c modèle 1875-76 sur affûts G.P.C. (repris aux états d'armement de 1900 et de 1914) et 4 canons de 24 c modèle 1876 sur affûts G.P.C. (idem), orientées vers le nord, qui concourraient ainsi à l'interdiction de l'entrée du goulet en croisant leurs feux avec les batteries annexes du vieux fort de Bertheaume. Pour les canons de 19 c, il fut un temps question de les changer pour des 240 mm T.R. modèle 1903 sur affût G modèle 1903, mais sans suite. De même en 1888 il est question de construire une batterie de 3 ou 4 (les deux propositions existaient) mortiers de 270 mm ainsi qu'une batterie de 2 x 32 c, projet resté sans suite. Entre ces deux batteries (de 19 c et de 24 c), entre 1894 et 1896, on ajoute une autre de 4 canons G de 95 mm sur affûts G de côte (en très bon état – 05/2004) et un magasin sous roc (une pièce de stockage de 8 x 4,8 m et une seconde de 3 x 3 m), creusé vers 1892, dont les accès se situent juste derrière la tour Napoléon. Orientée au sud-ouest, une petite batterie pour 2 x 16 c sera construite en 1883-1884. L'ensemble comporte aussi trois postes d'observation bétonnés, une citerne et un magasin à poudre, modèle 1879, dont la pièce de stockage fait 22 m de longueur pour 5,5 m de largeur. Les gaines latérales de ce magasin à poudre mènent (transformation de ± 1892-95) à un passage couvert reliant les merlons nord et sud où sont implantées les batteries. Dans ce passage couvert, se trouvait l'usine électrique du projecteur sis à mi-chemin entre cette usine et le sémaphore. Au 1/4/1914, on trouve dans le plan de défense un projet pour 3 projecteurs de 150 cm (2 feux chercheurs et 1 feu de tir). En fait, une seule casemate sera construite, à la fois pour la reconnaissance et le tir en 1915. Ce projecteur, unique, pouvait aussi bien être orienté au nord de la pointe qu'au sud. Une voie métrique lui permettait de sortir de son abri de jour, mais si abri(s) de combat il y eût, ils ont aujourd'hui disparu. Cet unique projecteur fut installé en mars 1915. Tout à la pointe, il subsiste les deux parapets, décalés en hauteur de la batterie Vauban, ainsi que le phare datant, lui, de 1848. Lors de la révision de 1913, de vastes desseins sont projetés telles l'installation de 4 x 305 ou 340 mm sous tourelles et deux batteries de 4 x 138 mm. Tout cela restera sans suite. Abritant un sémaphore de la Marine (1949-1951), le site est interdit d'accès. Il vaut cependant la peine de se rendre sur place ne fut-ce que pour l'excellent état de conservation de la tour et du rempart dont les branches tombantes sont impressionnantes, ceci sans évoquer la splendeur naturelle des lieux. Trouvé orthographié erronément "Tourlinguet".