Place de Cherbourg, NE de la ville. Situé à l'extrémité est de la grande digue du large, ce fort a été construit de 1851 à 1860. C'est un fort circulaire de 70 m de diamètre qui comprend deux niveaux de casemates encerclant une cour intérieure. Un petit port sur ses arrières permet l'accostage. En 1898, on ne conserve qu'un seul étage et on remplace le niveau supérieur par une dalle de béton de 3 m d'épaisseur qui couvrira aussi l'intégralité de la cour intérieure, laquelle sera divisée en locaux (entreposage des gargousses des 32 c, magasin aux culasses, munitions des canons de 47 mm et celles des batteries n° 1 à 3 de la digue). Son armement sera alors de 2 canons de 32 c modèle 1870-81 sur affûts P.A. mle 1882, sous casemates, pour défendre la passe jusqu'à l'île Pelée ; 4 canons de 32 c modèle 1870-84 sur affûts P.A. modèle 1888 sur la toiture, groupés par deux derrière des barbettes ; la toiture supporte aussi à gauche et droite des emplacements des canons de 32 c, 2 x 2 canons de 100 mm modèle 1881 TR sur affûts Vavasseur ainsi qu'au dessus des deux casemates des canons de 32 c, 4 x 47 mm modèle 1885 TR sur affûts à crinoline. Le 18 juin 1940, l'officier commandant le fort ne voulut pas le rendre intact aux Allemands et il le fit sauter. Les charges furent concentrées dans la moitié nord du fort, tant et si bien que la moitié sud s'affranchit de l'ancrage de ses piédroits et se mit en porte-à-faux d'une quarantaine de cm par rapport aux fondations. Un bon tiers de ses locaux sont encore accessibles moyennant quelque gymnastique. Le plus intéressant au cœur de ces vestiges est l'usine électrique, un véritable joyaux complet qui fait le bonheur des rares privilégiés obtenant l'autorisation de parcourir les lieux. Entre les blocs cyclopéens, au niveau de l'eau, on peut encore repérer 4 canons de 100 mm et leurs affûts. D'autres vestiges attirent l'attention telles des plaques tournantes de voie de 60 et même un wagonnet. Ce fort est un des rares exemples français de fortification en béton non armé implosée. Cela permet de nombreuses constatations quant à la résistance du nouveau matériau découlant de la manière de sa mise en œuvre, sa composition, ses coffrages, etc. Extrêmement intéressant. Aujourd'hui, seuls les cormorans et les goélands s'y complaisent. Propriété de la Marine, interdit d'accès.